Vis ma vie en SSII

Cet article est à l’état d’ébauche depuis maintenant presque 3ans, j’ai donc pris “plaisir” à le redécouvrir et également à m’apercevoir que j’ai changé d’avis sur quelques points depuis (dans la partie “Bilan”). Après deux bonnes années de gestations, il était grand temps de le publier!

L’année 2012 aura été pour moi l’année du changement professionnel. Après maintenant 4 années passées en agence web depuis l’obtention de mon diplôme, j’ai débarqué il y a maintenant maintenant 2 ans dans le monde impitoyable des SSII (Société de services en ingénierie informatique).

Comme j’aime à le faire, non sans une pointe d’égocentrisme, je vais maintenant procéder à une mini-interview de moi-même!

SS de quoi? C’est pas un truc nazi ton truc j’espère?

Comme elle le porte très bien son nom (ou pas), on peut voir une société de services en ingénierie informatique comme une société chargée de la gestion d’une plateforme (ou d’un service) informatique d’une autre société dont ce n’est pas forcément la vocation première.

Concrètement, les grosses entreprises préfèrent confier les tâches informatiques à des sociétés de service dont c’est le job… Pas certain que ce soit plus clair avec ma définition mais bon, si vous voulez, wikipédia est là!

Abandonnant le coté entreprise à “taille humaine” au profit d’une entreprise où les employés (appelés pour l’occasion des ressources…) se comptent par centaines, milliers et même pour certaines en centaines de milliers, j’ai choisi donc de rejoindre une nouvelle entreprise mais surtout et avant tout un nouveau monde.

Délaissant une hiérarchie horizontale (tous les employés ou presque sont au même niveau) au détriment d’une hiérarchie plus verticale (plusieurs niveaux de supérieurs existent), j’ai fait en partie ce choix avant tout pour des perspectives de carrière que pouvait m’offrir justement ce type d’entreprise.

Pourquoi ce choix?

Simplement, parce que j’estimais avoir “fait le tour” de ce que pouvait m’apporter les petites structures j’avais besoin de “changer de bocal” et découvrir un nouvel univers.

Curieux et envieux de toujours découvrir de nouvelles choses, il n’était donc pas surprenant (non je ne parviens plus à m’étonner de moi même, totalement prévisible le mec…) pour moi de m’orienter vers une super-structure où les échanges aussi riches que variés m’apportent bien plus que ce que pouvaient m’apporter ceux au sein d’une TPE comme celles dans lesquelles j’ai pu travailler par le passé.

Les orientations possibles et les spécialisations font aussi partie de choses qui m’ont poussé à changer d’air, car ces grosses entreprises permettent (en théorie) au salarié de suivre des formations quand il le souhaite là où dans des petites entreprises le temps et les moyens manquent (même si les DIF ont été aussi créés pour ça à la base).

 

Argent, s’il vous plait…pour nourrir ma famille…

argent sil vous plait

Ne nous voilons pas la face, puisque c’est en partie lui aussi qui nous pousse à nous lever chaque jour pour aller travailler, le salaire n’a rien à envier aux petites entreprises souvent limitées en masse salariale.

Servant souvent d’appât pour recruter de nouveaux collaborateurs, il est toujours appréciable de connaitre à nouveau des fins de mois se situant plus près du 31 que du 10 du mois si vous voyez ce que je veux dire 😉

En somme, il est donc finalement étroitement lié à mes choix de carrière, même si je le rappelle, c’est pas l’argent à lui seul qui me motive pour avancer. C’est aussi la découverte de nouvelles techniques, nouvelles façons de faire, bref l’évolution!

Ne vous attendez pas à l’eldorado non plus, bon nombre de SSII paient leur salariés au lance pierre et nombreux sont les collaborateurs qui courent en vain après une reconnaissance pécunière.

Des débuts déroutants

Après un début déroutant où il m’a fallu à la fois découvrir ce nouvel univers et ingérer aussi vite que possible son jargon “traditionnel” et ses méthodes de fonctionnement à des années lumières de ma petite (et ancienne) vie paisible de développeur, je fais maintenant partie intégrante de cette société.

Comme pour tout changement d’horizon, il faut un petit temps d’acclimatation pour découvrir le métier, les outils mais également les nouveaux collègues.

Le plus dur restant de passer d’un univers “TPE/PME” à celui des géants que sont les SSII. Ensuite d’un client à un autre, les jargons employés sont sensiblement identiques, change le vocabulaire propre aux outils avec lesquels vous serez amenés à travailler.

Dans les SSII, on utilise plein de mots anglais, on adore faire des conf-call, on aime brainstormer de temps à autre, faire notre petit standup meeting du matin près du scrumboard et échanger avec la DSI, la MOA ou encore la MOE. Si vous n’êtes pas du milieu il est fort probable que vous ayez l’impression que je parle moldave.

Une fois cette période d’acclimatation passée (qui a été pour moi d’environ 2-3 semaines), on prend vite ses marques et tout s’éclaircit petit à petit!

Au final, tu recommandes?

Ce bilan se découpe en trois parties, la premières qui fût un peu ma réaction à chaud telle que je l’ai écrite après seulement quelques mois de boîte. La seconde ayant été écrite à mi-chemin de mon parcours en SSII et la dernière ayant été écrite juste avant la publication de cet article, soit après presque 3 ans d’ancienneté.

Bilan au bout de quelques mois d’SSII

Pour être en plein dedans et n’en étant qu’à mes débuts, je suis pleinement satisfait de ce virage pris dans ma carrière professionnelle, peut-être que le son de cloche sera amené à varier d’ici quelques années, mais pour l’instant je me sens bien dans ce mode de fonctionnement qui me change de ce que j’ai pu connaitre avant.

Je n’exclu pas non plus de revenir un jour dans une entreprise à taille humaine, mais à l’heure actuelle, j’assimile le plus possible de connaissances et de compétences, grâce à la diversité des échanges et des tâches à effectuer au quotidien.

L’expérience doit varier en fonction de la SSII choisie mais aussi de la mission proposée. Il est évident qu’une mission de “codeur en batterie” où vous serez payer à “pisser du code” ne vous satisfera qu’un court temps…

Je ne peux que la recommander pour celles et ceux qui ont envie de tenter une nouvelle aventure et qui ont l’envie de découvrir de nouvelles choses!

Bilan au bout d’un an et demi d’SSII

Qu’il est marrant de relire cet article un an après et de voir à quelle vitesse les choses peuvent changer. J’expliquais l’importance de trouver une bonne mission et d’apprendre toujours plus.

Pour ce dernier point c’est indéniable, j’ai pu me former à de nouvelles technologies mais également pu travailler sur des aspects humains qui dépassent ma fonction de base.

Pour le reste, je m’aperçois que je ne suis pas fait pour rentrer dans le moule des SSII, car j’aime toucher à tout, pouvoir prendre le temps de peaufiner le travail et le coté usine et industriel des SSII ne permet que très peu ce genre de chose là où dans les petites agences, plus artisanales, cela est un peu plus possible.

Dans ce genre de structure, le “faire savoir” est bien plus important que le savoir-faire : il faut constamment se vendre et montrer qu’on est le meilleur, là où dans une petite agence, la reconnaissance vient plus facilement d’elle même, puisque vous êtes un employé avant d’être une ressources. Mon coté humble et modeste ne colle que moyennement avec cette façon de faire.

C’est donc après ces deux ans passés, une très bonne expérience qui m’a permis d’évoluer sur bien des points, mais il est clair qu’à l’heure actuelle, je ne pense pas y faire carrière.

Bilan au bout de trois ans d’SSII

Encore plus “drôle” de relire mes deux précédents paragraphes tant que je constate comment j’ai pu changer d’avis petit à petit sur ce monde dans lequel je ne me vois clairement plus y faire carrière.

Je ne suis peut-être pas tombé au bon endroit et au bon moment mais le fait est que nombreuses ont été les désillusions, et à tous points de vue. Entre missions avec peu d’intérêt technique et sans réel challenge ou encore cruel manque de reconnaissance du travail effectué.

Les entretiens annuels ne sont là que pour faire miroiter un plan de carrière que le gentil salarié suivra, une espèce de carotte après laquelle il choisira de courir le plus de temps possible.

Je ne parlerai pas non plus du statut de prestataire qui me pèse énormément : vous êtes dans l’entreprise mais vous n’y êtes pas salariés et ne participez donc pas toujours à la vie de celle-ci. Sans aller jusqu’à dire que vous êtes mis totalement à part, il y a une différence qui se ressent assez souvent entre “internes” et “prestataires”, un peu à l’image du cliché qu’on peut se faire des stagiaires, mais ça c’est une autre histoire.

Bref, et pour conclure, vous aurez vu que l’euphorie des premiers jours est bien loin et que mon avenir se dessine loin de ces super-structures. Il y a au final beaucoup plus d’inconvénients à mes yeux que d’avantages, et pour ma part la balance a clairement penché dans le sens des petites structures comme des startups.

C’est en ce sens que je vais profiter de cette nouvelle année qui commence pour rechercher une meilleure crèmerie, dynamique et ambitieuse dans laquelle je pourrais m’épanouir et laisser libre court à mes talents et ma créativité.

One thought to “Vis ma vie en SSII”

  1. Bonjour,

    Article très interressant et vrai 😉 … Je te rejoins sur plusieurs point et nottement le faire savoir qui est quelque chose de déroutant …

    Après coté SSII, il existe aujourd’hui des structures plus petite préviligiant le savoir faire et le coté passionné …

    En tout cas je regarderais ce que tu diras dans un an

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *