Avis de film: The bang bang club

Ce n’est clairement pas dans mes habitudes d’écrire une critique de film, d’autant plus que nos potos de chez VoilaMonAvis le font pour nous sur leur nouveau blog!

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Il s’agit simplement d’un film dont je n’avais jusqu’alors jamais entendu parler et qui vaut le coup d’être découvert selon moi.

Tout a commencé avec la récente morte du célèbre photographe Français Rémi Ochlik qui est tombé dans l’exercice de ses fonctions le 22 février dernier en Syrie. C’est en lisant des articles sur ce jeune photographe que je suis tombé sur le commentaire d’un internaute qui parlait d’un film à voir permettant de découvrir ce métier méconnu: photographe de guerre.

J’ai donc regardé “The Bang Bang Club” (connu aussi sous le nom de Shots of War), un film qui n’a jamais vu (et c’est bien dommage) le jour dans les salles obscures Françaises, à cause peut être d’un public un peu dur à trouver et de scènes particulièrement dures et choquantes, même si on a déjà vu pire dans le 7ème art…

Il s’agit d’un film (docu/fiction), basé sur des faits réels et historiques, que je ne connaissais pas du tout mais qui parlait d’un des photographes/reporter de guerre qui m’a sans doute marqué le plus : Kévin Carter. Ce dernier a couvert avec trois autres photographes la fin de l’Apartheid en Afrique et avait donc pour rôle de faire remonter au monde entier, des clichés de ces scènes meurtrières et sanguinaires.

Vous connaissez peut être le plus célèbre des clichés de Kévin Carter, celui qui lui a permis d’obtenir le prix Pulitzer en 1994. Il s’agit de la photo du “vautour et de la fillette”, photo très consternante qui jette un froid à quiconque la regarde, où l’on voit un vautour attendre la mort d’une fillette à l’agonie. Cette scène s’est passée au Soudan en 1993.

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Kévin Carter - Le vautour et la fillette

Cette photo mondialement (et tristement) célèbre a sans doute été la goutte d’eau qui a fait sombrer Kévin Carter dans une dépression profonde à laquelle il mettra fin en se suicidant, le 27 juillet 1994, près de Johannesburg. Ayant suscité de nombreuses polémiques (notamment sur le fait que l’enfant n’était pas si en danger que semble le montrer le cliché), la photo reste néanmoins très touchante et provoquera en chacun d’entre nous un frisson indescriptible.

C’est donc en sachant que ce film parlait de cet immense photographe, parti à l’âge de 33ans, que j’ai décidé de le regarder, en version originale, car non disponible en Français.

Mon avis sur ce film

Des scènes assez crues, poignantes et prenantes, on imagine et ressent vraiment bien le quotidien de ces photographes qui avaient pour mission de figer des scènes de génocide totalement tragiques et bouleversantes.
On s’interroge beaucoup sur le rôle de ces individus non armés placés au coeur des conflits, dont le but est de montrer au monde entier la véritable face des conflits dans lesquels ils sont en mission.

Les acteurs principaux tiennent assez bien leur rôle dans l’ensemble même si nous n’avons pas à faire à un grand jeu d’acteurs non plus il faut bien le reconnaître. Cependant, on parvient a être transporté sur le terrain et à ressentir ce mélange de peur, d’impuissance, de solitude et de désolation.

Le traumatisme psychologique subit par ces reporters-photographes de guerre est très bien retranscrit, comme par exemples dans les nombreuses scènes que l’on voit au travers de l’appareil photo du reporter.

Malgré quelques scènes sans grand intérêt et quelques autres un peu à rallonge, on se plonge au final bien dans le film, que je placerai donc dans les films “à voir”.

Ce film vous laissera avec des questions et des réflexions plein la tête: on en vient souvent à se demander ce qui a amené ces gens à faire ce métier et comment ils font pour ne jamais quitter l’oeil du viseur alors qu’à quelques mètres d’eux des personnes agonisent et meurent parfois de façon lente et douloureuse.

C’est d’ailleurs cette critique qu’a reçu Kévin Carter lors de la publication de la photo du vautour et de la fillette, puisque ce dernier n’est pas intervenu pour secourir la petite fille. Son métier n’étant que “d’immortaliser des scènes sans ne jamais intervenir ni prendre parti”.

On en finirait presque par comprendre que ce dernier ait mis fin à ses jours à seulement 33ans, horrifié par tous les massacres auxquels il a assisté, seul et impuissant…

Un film à voir donc, qui bien qu’il ne fasse pas partie des grands films reste néanmoins très intéressant et nous permet de découvrir ce métier de photographe de guerre. On regrettera juste un travail pas assez abouti sur le scénario et la mise en scène qui auraient pu faire de ce film un excellent film.

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