De mon fantasme de déconnecter (suite)

Voilà trois mois que je vous faisais part de mon fantasme de me déconnecter au travers d’un article dans lequel pas mal de mes lecteurs se sont visiblement retrouvés. 3mois après qu’en est-il?

Mon smartphone

Même si je regrette toujours d’avoir racheté un smartphone, car la tentation est toujours à portée de doigts, mais j’ai réellement pu me déconnecter de ce “coupe-temps”. La majeure partie de l’utilisation que j’en fait est pour spotify (je resterai drogué à jamais à la musique), waze (parce qu’il reste plus efficace que la carte de Dora l’exploratrice) et enfin twitter, car non je n’ai pas réussi à me sevrer de twitter, mais j’y reviendrai plus loin.

Aussi lente et douce qu’elle fût, la déconnexion a vraiment eu lieu. Je ne me promène plus sans cesse avec mon smartphone et j’arrive à prendre un plaisir sadique à oublier de l’emmener avec moi parfois. C’est étrange, mais je me suis senti comme libéré d’un poids et d’un engagement que je pouvais avoir avec ceux qui auraient pu chercher à me contacter. Alors non je ne réponds plus aux sms sous les 10min, je rate une sacré paire d’appels, mais j’ai les yeux rivés dans le monde réelle et non plus dans cette petite lucarne!

Bonne nouvelle, avec tout cela, ma vibranxiété est aussi derrière moi. N’étant plus sous l’emprise de mon smartphone, ce mal est lui aussi parti à mon plus grand bonheur.

Petit point positif aussi, l’autonomie de mon smartphone a augmenté elle aussi, plus besoin de recharger le téléphone en fin de journée, il tient deux jours. Et d’ailleurs j’avais aussi une certaine anxiété avec ça: celle de “ne jamais avoir assez de batterie”, je ne sais pas pourquoi mais le fait de savoir que la batterie tiendrait jusqu’à la fin de la soirée me donnait un sentiment de confort et de sécurité quand je sortais, aujourd’hui, il est même courant que j’oublie mon téléphone en partant de chez-moi.

 

Facebook

Rien que le fait d’entendre ce mot dans une conversation m’irrite! Il y a trois mois, j’arrivais à ne plus me connecter qu’une seule fois par jour, aujourd’hui je ne me connecte plus qu’une fois toutes les semaines voir deux semaines. Et encore, c’est plus pour m’assurer que je ne suis pas passé à coté d’une conversation de groupe que pour aller épier les vies de mes contacts.

© Howzzdat
© Howzzdat

Je ne prends même pas la peine de scroller sur ma timeline pour voir les superbes aventures de mes contacts (et autres joyeux bitstrip que j’ai découvert lors de ma dernière venue). A la fois je m’en fous et à la fois si il y a des choses importantes que je dois apprendre d’eux, je les apprendrait dans la vie réelle, c’est qui est bien meilleur.

Alors on continue toujours de me demander “T’as vu [insérer un super post facebook] ce que intel à mis sur Facebook”, ça me fait toujours autant chier mais bon, c’est sans doute le prix à payer de cette déconnexion.

Facebook au final, je n’y vais plus que pour gérer ma page facebook de photographe et quelques autres pages facebook mais, je ne vais presque plus sur mon compte perso (d’ailleurs le compte par défaut sur lequel je suis connecté est ma page de photos).

 

#LesGens

© Carrotblog
© Carrotblog

Ce hashtag en dit long sur ma dépendance à twitter qui malgré mes efforts peine à disparaitre.

Si je tweete un peu moins (moins d’1 tweet par jour depuis 3mois), je ne peux m’empêcher de venir lire ma timeline plusieurs fois par jour en moyenne.

J’ai ré-orienté en revanche mon compte twitter en trois axes: 50% de veille (référencement, développement et webdesign), 30% photo (actus, photographes que je suis) et 20% de “conneries”, ce qui me permet de perdre moins de temps puisque j’ai préféré avoir moins de tweets à lire mais avoir des tweets de meilleure qualité.

Bref, j’essaie petit à petit de me déconnecter de ce réseau, ma veille étant réalisée en parallèle avec mes classiques flux rss.

 

The walking dead

Pour parler un peu des autres (#LesGens comme on aime à les appeler sur teuteur), je me rends compte que l’addiction au smartphone est un véritable fléau. Pas une soirée ne se passe sans qu’au moins une personne la passe les yeux rivés sur son phone, soit à échanger des sms mais le plus souvent à épier la vie des autres sur les réseaux sociaux.

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© Shieldsink

“The walkers”

Dans la rue, on a parfois à faire à une horde de zombie, des gens qui marchent au radar, le regard vide et la tête inclinée vers leur smartphone. Il arrive que deux zombies se percutent car ils ne regardaient pas devant eux. Même si la métaphore est forte et peut-être un peu exagérée, il y a un fond de vérité dans mes constatations. Comme diraient les anciens “ils sont complètement abrutis avec leur gadgets”, et à défaut d’être vieux, je les comprends maintenant…

En concert aussi!

J’ai photographié énormément de concerts récemment et j’ai pu me balader dans les salles de chacun d’entre eux, et je ne saurai dire le nombre de personnes que j’ai pu voir en train de communiquer par sms pendant le concert. A croire vraiment que ça ne pouvait pas attendre 2h tout au plus.

Je pense par ailleurs que d’un point de vue de l’artiste, c’est presque insultant que de voir des “fans” donner toute leur attention à leur smartphone plutôt qu’à l’artiste lui même. D’ailleurs comme me le disait Stéphane Eicher que j’ai eu l’occasion de photographier “dans un spectacle, il n’y a rien de plus moche qu’un spectateur éclairé par son smartphone”. Parce qu’en plus d’être insultant pour l’artiste, ce n’est vraiment pas discret…

Pour les salles de cinéma, c’est le même topo si ce n’est que ce n’est pas les acteurs que vous dérangez, mais bien vos voisins, aussi loin soient-ils de vous. Qu’est ce que ça peut m’énerver de voir des lumières blanches apparaitre dans la salle en pleine projection…

 

Le phone stacking, mesurez votre dépendance!

C’est une sorte de petit jeu que vous pouvez faire n’importe où (à l’origine c’était dans les restaurants): avant le début du repas, chacun empile les téléphone sur  la table (ou plus loin même), et quiconque à l’interdiction de toucher son téléphone. On s’aperçoit alors assez vite de notre dépendance ou non aux smartphones.

Le phone stacking
Le phone stacking

Rien ne vous empêche de mettre les téléphones ailleurs, la pile pouvant vite devenir volumineuse!

50%  de réduction sur la note!

Un restaurant Israélien que je trouve original a poussé le concept en offrant 50% de réduction pour tout client qui éteindrait son téléphone durant le repas. Parti du constat que ses clients ne se parlaient plus lors des repas et qu’en plus ils renvoyaient de plus en plus souvent les plats pour les faire réchauffer car leur activité sur internet ne pouvait attendre, ce restaurateur a trouvé cette parade pour tenter de faire prendre conscience aux gens que leur dépendance tue finalement ce coté social auquel ils semblent tenir (du moins le social-virtuel).

Boire ou surfer, il faut choisir

Un bar Brésilien a lui adopté des verres un peu spéciaux qui requièrent le téléphone pour tenir debout. De cette façon il vous faut choisir: boire un verre et profiter de vos amis ou être sur votre téléphone. L’idée est originale! Le concepteur de ce verre “social” a été baptisé par son invente Mauricio Perussi le “Verre hors-ligne”!

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Je vais bien ne t’en fait pas

Je me porte comme un charme depuis cette déconnexion et je me sens libéré d’un pseudo engagement social qui m’obligeait à être sans cesse à la merci de mes contacts et amis. J’ai l’esprit libéré de tout cela et même si je sais que je ne suis pas entièrement détaché de mon smartphone, j’ai pris le temps de regarder le monde qui m’entoure!

Même si j’ai parfois l’impression de passer pour un marginal (à défaut d’être pigeon ou mouton) de part ma volonté de ne plus consommer à outrance (que ce soit au niveau de l’achat de smartphones derniers cris que sur l’utilisation de ces derniers), je préfère de loin ma vie sans Facebook dans laquelle j’ai beaucoup plus de temps à accorder aux choses réelles!

Bref c’est une expérience très intéressante et bien que bossant dans le monde des technologies, pour rien au monde je ne reviendrai en arrière a être prisonnier d’un gadget abrutissant. Alors une bonne fois pour toute je vous le dirait:

Resociabilisez-vous, lâchez votre smartphone!

 

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