L’emploi d’un mot si fort pour une simple envie de me couper d’internet et des nouvelles technologies peut sans doute vous paraître exagéré mais c’est pourtant ce que je ressent depuis pas mal de temps maintenant.
Le web et les nouvelles technologies rythment mon quotidien, de part mes passions et mon métier, je baigne constamment dedans. Pourtant je ne suis pas son plus fervent défenseur, et pour cause: s’il a permis de grandes choses, je le tient pour responsable d’avoir pourri nos relations sociales.
Voilà presque un an que j’ai commencé à rédiger cet article, date à laquelle j’ai commencé à m’apercevoir des effets néfastes et pervers des smartphones et des réseaux sociaux. J’avais à l’occasion posté un premier article qui traitait de la vibranxiété. C’est une récente vidéo que j’ai vue sur internet qui m’a donné envie de le continuer et le publier. Cette vidéo est la suivante:
Je pense que beaucoup se retrouvent, à des degrés différents, dans cette vidéo qui cherche à dénoncer les effets pervers que peuvent créer l’addiction aux smartphones et autres réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux ont pourri nos relations
Le smartphone, ce pistolet du 21ème siècle que l’on dégaine à tout va.
Il y a tout un tas de situations courantes dans lesquelles le smartphone va substituer, voler, un fragment d’instant réel pour le remplacer par de l’insipide virtuel.
Je trouve affligeant et désolant qu’au moindre temps mort, au moindre blanc dans une discussion, beaucoup se sentent obligés de dégainer “l’extension de leur bras” comme certains aiment à l’appeler. Vous avez bien évidemment que je parlais ici du téléphone, plus précisément des smartphones…
Je sais aussi que je suis (ou plutôt j’étais) l’un des premiers à le faire, et que j’ai pris de sales habitudes comme emmener partout où je vais mon téléphone, consulter les réseaux sociaux trop souvent, mais j’ai de plus en plus cette envie de me couper de tout ça…
Ce n’est pas évident de part mon boulot d’informaticien, peut-être et sans doute un peu utopique que de vouloir se déconnecter entièrement. Mais je trouve que des réseaux dits sociaux comme “Facebook”, même dans l’utilisation minime que j’en fait, ont pourri nos relations et les échanges VRAIS (j’insiste sur le vrai).
Pire encore, apprendre des heureux événements et des bonnes nouvelles de façon totalement impersonnelle en lisant un mur Facebook est à mon sens bien triste. J’en fait les frais constamment, mais il y a des évènements assez importants et rares dans une vie pour qu’ils méritent d’être partagés en vrai, de vive voix au moins.
Je ne pensais pas un jour être un de ces “vieux cons” qui rabâche à longueur de temps que #cetaitmieuxavant mais force est de constater que je suis un peu nostalgique de cette époque que je n’ai que peu connue, celle où il n’y avait que du réel et du concret…
Je parle beaucoup de Facebook, car c’est celui qui selon moi est le plus responsable de cette associalisation des gens. J’aurai pu citer d’autres réseaux comme Twitter sur lequel je suis bien plus présent, mais ce couteau suisse qu’il représente pour moi, m’a permis plus de choses concrètes comme: rencontrer de nouvelles personnes (dans la vraie vie j’entends), trouver un job, et quelques autres petits trucs sympas, il est pour moi un complément à l’IRL et non un substitut comme semble l’être devenu (à mes yeux au moins) Facebook.
Comme pour beaucoup de choses en fait, tout réside dans le bon dosage des choses. Est-ce sincèrement utile d’aller checker Facebook ou Twitter toutes les 2h? Je ne pense pas et pourtant selon une étude récente (dont j’ai pommé le lien), très nombreux sont les Français à consulter toutes les 10min leur téléphone.
Une autre situation serait celle des concerts et spectacles auxquels je participe beaucoup. Nombreux sont maintenant les spectateurs qui passent leur temps à filmer (tout en sachant que 99% des vidéos filmées sont dégueulasses et ne seront jamais revisionnées ensuite).
Plutôt que de profiter d’un instant rare entre le chanteur et son public, beaucoup ne suivront le concert qu’au travers l’écran LCD du smartphone qu’ils regardent. Je n’ai jamais été dans ce cas pour ma part, mais je regrette ce changement qui ont transformé une bonne partie du public en un élément passif qui réagit bien moins avec l’artiste qu’auparavant. Bien dommage…
C’est un peu toutes ces choses qui ont déclenché en moi ce désir, que dis-je, ce fantasme de me détacher de tout cet univers virtuel et sans saveur.
Journal de bord d’un déconnecté (ou presque)
Tout a commencé avec les vacances de cet été, desquelles ont émané de ma part un réel besoin de déconnexion. Il faut bien le reconnaitre, quel bonheur de laisser son téléphone sur la touche et de ne s’en soucier qu’une ou deux fois par jours, grand maximum. En rentrant de vacances, j’ai poursuivi dans ce sens. Certains y verront un petit signe du destin, mon smartphone a rendu l’âme, je suis resté 1 semaine sans aucun téléphone, sans que cela ne me pose de problème.
A cet instant déjà, je commence déjà à moins fréquenter mon smartphone et les réseaux sociaux: facebook (1 fois par jour), pour twitter, j’ai encore un peu de mal, j’en suis plus “drogué”.
Est venue la question du “Est-ce que je rachète un smartphone?”. Comme il était tentant de repartir avec un bon vieux téléphone qui ne sert qu’à sa fonction première, mais je n’étais pas encore prêt pour tout un tas de raisons: mon smartphone est devenu mon appareil photo, mon coach sportif, mon distributeur de bonne musique avec spotify, bref je ne pouvais pas l’abandonner. Me donnais-je de fausses excuses pour ne pas l’abandonner? Je ne sais pas…peut-être la peur aussi de passer pour un ermite asocial.
Je suis reparti donc avec un nouveau smartphone, mais sans la couche sociale (excepté flickr, site de partage de photo mis à part).
Petit à petit, j’ai réussi à me détacher des réseaux sociaux, pour constater qu’ils sont vraiment au cœur de nos relations. Pas une conversation n’échappe à un petit “Oh t’as vu sur Facebook ce que XXX a dit/fait/posté”. Je m’en rends vraiment compte maintenant que je n’y suis plus.
Alors la vie réelle c’est comment?
Quel bonheur de ce détacher de ce monde virtuel dans lequel chacun essaie de se faire une place à part. J’ai beaucoup moins d’échanges avec mes relations et amis depuis que je ne vais plus sur Facebook, c’est vrai.
Je ne like plus à tout va les statuts, les états d’âmes et les bonnes nouvelles de mes amis, mais j’ai vraiment des choses à leur raconter quand je les vois. Pour certaines personnes, j’ai même eu un désir d’aller aux nouvelles, chose que je ne ressentais pas ou peu avec Facebook. A l’inverse, j’ai des choses à apprendre d’eux, puisque je ne l’apprends plus sur Facebook.
Puis, quelle libération de lâcher son smartphone. Je ne le consulte plus toutes les 10minutes, il m’arrive même de l’oublier à la maison, chose qui aurait tout bonnement était impensable il y a quelques temps encore.
Dans le monde réel, on ne cherche pas un jouer un rôle et à se donner de l’importance comme c’est le cas dans le virtuel: on vit sa vie, et on profite de chaque instant.
Je suis de plus en plus sidéré et choqué quand je vois des couples au restaurant qui ne lâchent pas leur smartphone, quand je vois des bandes d’amis qui sont scotchés eux aussi à cette chose. C’est quand même dingue de voir comment ce formidable outil peut s’avérer aussi néfaste lorsqu’il est utilisé avec excès.
Laisser votre smartphone de coté vous poussera à aller vers les autres (à condition qu’ils ne soient pas collés à leur smartphone…), vous ouvrira naturellement aux discussions et aux vrais échanges. C’est dingue de se rendre compte de cela, une fois que l’on y revient, alors qu’avant que tout cela existe, ça paraissait si…normal.
L’omniprésence et l’importance des réseaux sociaux
Je ne fais que cracher dessus, mais pourtant, les réseaux sociaux, lorsqu’ils sont utilisés avec parcimonie et avec un certain détachement ont leur intérêt. Pour moi, le plus important est celui de partager des contenus avec ceux qui les suivent. Si vous lisez cet article d’ailleurs, vous venez sans doute d’un de ces réseaux, sans qui, mes sites et blogs n’auraient que de visibilité et d’intérêt.
C’est d’ailleurs l’utilisation première [et sans doute la seule] que j’en fait à présent, me servir de ces plateformes pour partager mes contenus et ceux que je juge être intéressant. Tout cela ne passe donc pas par mon compte Facebook personnel mais par le biais des pages que j’ai créé pour chaque site.
Il n’a jamais été question pour moi de raconter à tour de bras ma vie sur les réseaux sociaux, même si par moments j’ai pu me laisser aller à ce genre de pratique lors de quelques instants de faiblesse. Égarements désormais proscrits par ma nouvelle ligne de conduite.
Et vous, vous en êtes où?
Je constate en parlant avec mon entourage que je ne suis pas le seul à ressentir ce dégout et cette envie de déconnexion, il semblerait même que beaucoup des “intoxiqués” sont conscients de leur assuétude, mais combien seront capables de prendre leur distance pour revenir à des fondamentaux?
Je suis exactement dans cette même démarche… qui est à l’encontre de notre esprit geek. C’est bizarre, non ?